#44 Catamaran Black Lion 🦁 Tanzanie 🇹🇿 Au détour d’une navigation🗺, un village inattendu 🥰

24 juillet, l’idée de mon capitaine est de stopper avant Dar Es Salam. Il a repéré deux endroits potentiellement convenables pour la nuit, mais pour avoir le temps de s’y arrêter et de repartir si les mouillages sont tangueurs, il faut se lever tôt… Au milieu de l’insondable obscurité, Black Lion patiente, nous aussi ! Nous sommes réveillés depuis trente minutes mais les pêcheurs avec leurs loupiottes au large sont encore trop nombreux pour nous risquer à une navigation dans la noirceur de cette période quotidienne. Patients, devant notre petit déjeuner, nous attendons l’aube. Dans la lumière du soleil levant qui commence à blanchir, la grand-voile est hissée, mais l’aurore reste pâle, le ciel semble voilé d’une nappe sableuse et les mouvements incessants de l’onde matinale me rende nauséeuse ! Pendant que Cyril affine les réglages de sa voile préférée, attention interro surprise… c’est laquelle ? des gaz stomacaux m’indisposent et je sens que le cabotage va être houleux ! Tchoupi avait vu juste, la protection de Shungu-Mbili ne nous permet pas de nous en approcher, tant qu’à Nororo, encore plus Nord-Ouest de Mafia ce n’est vraiment pas mieux. Avec 20-25 nœuds de vent en permanence, si nous avons fait les 18 milles qui nous séparaient de Kilindoni en deux heures trente-cinq, afin d’éviter de nous transformer en Shaker de bananas, nous oublions les deux heures d’escale que nous espérions nous octroyer pour snorkeler ! Sous le vent de Mafia, au portant, les mouvements de Black Lion reposent mon estomac, et sur une eau couleurs savane, entre 7 et 8 nœuds notre Blacky file vers notre roue de secours, Kwale island ! Prise de ris, Gennack affalé, Foc envoyé, virement bâbord, Nord-Ouest toutes, au travers, le galop accélère, 8…9 …12 nœuds, je suis rincée et mon capitaine écroulé sous ses rires ! Il vient de serrer un peu plus le vent juste dans le but de me revivifier d’eau de mer bien salée ! Le brun soutenu du flot nous rappelle les eaux de Bornéo ou encore celles du détroit de Malacca où comme ici, dans trois mètres de fond, le bleu de Blacky tranche sans nuances. Ancrés à un demi mille de l’île, nous jaugions notre abri suave, mais c’était sans considérer le courant additionné à ce vent soutenu qui ne semble pas vouloir se calmer ! Nous sommes une fois de plus, le seul voilier. Alentour, quelques boutres et un chalut certainement dédier pour la pêche à la crevette, le lieu s’y prête bien et avec un peu de chance, nous pourrons en acheter au village, juste en face de notre mouillage ! En parlant d’acheter, à part fruits et légumes, depuis notre arrivée en Tanzanie, 17 jours, nous avons dépensé uniquement cent euros ! Petit aparté qui me permet de répondre à une question qui nous ait souvent posée : combien faut-il compter en moyenne par mois sur un catamaran et en tour du monde ? L’interrogation légitime dépend vraiment d’un nombre important de données. Pour notre part, la moyenne est de 800 euros, clearance et maintenance comprise (exclu gros achats comme une voile ou du matériel électronique), mais cette somme est indubitablement variable selon le bateau, les exigences de chacun et la façon de naviguer et de visiter. En ce qui concerne le navire, il parait logique que plus le bateau est gros, plus les dépenses iront en conséquence, autant pour les travaux que pour les emplacements en marina ou sur un chantier. Doit être pris en compte également, la capacité ou non de l’équipage à faire les réparations du bord. Vous débrouillez seul à remettre en état une dégradation du matériel, vous reviendra forcément moins cher que de faire appel à un professionnel ! Vient ensuite la manière de naviguer, surtout voiles et moins moteur, ce qui engendre des frais mineurs en gasoil et une usure moins importante des propulseurs. La disposition de choisir des ancrages dans des baies plutôt que des amarrages sur ponton. La préférence de découvrir par ses propres moyens, au lieu de passer par des prestataires. Enfin, le budget approvisionnement sera très oscillant selon votre aptitude à vous adapter aux produits du pays, ou à vouloir retrouver vos produits préférés importés. Pour les sorties, il en va de même, manger dans des échoppes locales ou dîner dans de grands restaurants fait la différence ! Et finalement, le choix de vos destinations va être un point important, si vous préférez les grandes villes aux petits villages ou si vous restez plus longtemps dans un pays comme l’Australie ou le niveau de vie est relativement haut, plutôt qu’en Asie ou vous pouvez manger pour un euro, la distinction sera évidente. Bref, vous l’aurez compris, le prévisionnel d’un tel voyage dépend d’une quantité de facteurs et du projet de circumnavigation. En observant...