NOTRE 1er MOUILLAGE # 15
Premier mouillage à bord de Jaël Jérôme et Audrey avaient attendu ce moment avec impatience. Après des mois de préparatifs, de travaux, et de rêveries partagées à la lueur des cartes marines, leur catamaran flambant neuf, Jaël, était enfin prêt pour son premier vrai mouillage. Ils avaient prévu de passer la nuit dans une petite crique tranquille, à quelques milles du port. Mais pour cette première sortie, ils ne seraient pas seuls. Bruno, un vieux loup de mer et ami de la famille, les accompagnait. Sa présence rassurait Jérôme, qui, bien qu'enthousiaste, sentait le poids de ses nouvelles responsabilités de capitaine. À ses côtés, Muriel, la compagne de Bruno, apportait une douce sérénité, particulièrement précieuse pour Audrey, un peu tendue à l'idée de passer la nuit "accrochée à une ancre". - "Ne t'en fais pas, Audrey," lui dit Muriel avec un sourire apaisant. "Le plus difficile, c'est souvent d'oser. Après, la mer devient une amie." En quittant le port, Bruno observa calmement Jérôme à la barre, puis s'approcha. - "Pense toujours au vent avant tout, Jérôme," dit-il d'une voix posée. "Et n'oublie jamais que c'est lui qui dicte le mouillage. Tu regardes la météo avant, tu choisis ton abri, et tu anticipes la rotation du vent dans la nuit." Une fois arrivés dans la crique, Jérôme ralentit. L'eau turquoise était calme, le vent léger, et le soleil de fin d'après-midi dorait la coque de Jaël. Audrey observait le fond marin par le trampoline, émerveillée. Mais le moment du mouillage approchait. - "Prépare l'ancre," lança Jérôme, un peu nerveux. Bruno lui fit un signe d'encouragement. - "Tu es capitaine, Jérôme. Donne tes ordres clairement, et fais confiance à ton équipage." Muriel, déjà à l'avant avec Audrey, l'aida à libérer la chaîne pendant que Jérôme man?uvrait avec précaution. - "Laisse filer doucement? voilà? encore un peu? parfait." Bruno hocha la tête, satisfait. - "Bien joué. Maintenant, on prend des repères à terre, et on met l'alarme de mouillage." Le soir venu, autour d'un apéro sur le pont, les visages étaient détendus. La mer clapotait doucement contre les coques, et une légère brise caressait les visages. - "Merci à vous deux," dit Jérôme en levant son verre vers Bruno et Muriel. "On n'aurait pas pu rêver mieux pour ce premier mouillage." Audrey, blottie contre lui, ajouta : - "Et maintenant, je comprends pourquoi vous aimez tant ça. C'est comme dormir dans un cocon flottant." Bruno sourit. - "Bienvenue dans le monde des marins."
